Introduction à la Charte africaine des droits de l'homme et des peuples Par Isse Omanga Bokatola
Peut-on parler des droits de l’homme en Afrique, ou des droits de l’homme africain ? La réponse à cette question est basée sur la distinction de droit international public entre les sources formelles et les sources matérielles du droit international public.
Sous l’angle des sources formelles, il existe des instruments régionaux relatifs aux droits de l’homme en Amérique, en Europe,... pourquoi pas alors également en Afrique ?
Sous l’angle des sources matérielles, par analogie aux raisons particulières qui ont motivé l’adoption de textes en Amérique, en Europe, des raisons propres aussi à l’Afrique nécessitent l’adoption d’un texte particulier à ce continent. En d’autres termes, les spécificités africaines appellent à l’adoption d’un texte africain. Deux exemples serviront à illustrer notre propos. Premièrement, en ce qui concerne les rapports entre l’individu et la société en Afrique, la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP) prend en considération le fait qu’en Afrique, l’individu est un élément de la société et ne se réalise pleinement que dans cette société (la famille au sens large, le lignage, le clan, la tribu, l’ethnie, etc.); en second lieu, et pour ce qui est des rapports entre les sociétés africaines et le reste du monde, la lutte contre le colonialisme et pour le développement se retrouve également dans la CADHP. |