L'éducation à la démocratie en Afrique. Réflexions liminaires par Aïssata Bagnan et Alpha Oumar Diallo
Les préambules des Lois Fondamentales de la plupart des Pays Africains affirment la volonté des Peuples de bâtir des Etats de Droit et des Nations unies et prospères. Ils proclament souvent l’attachement des peuples au principe de la Démocratie Pluraliste et aux Droits de l’Homme tels que définis par la Déclaration Universelle du 10 décembre 1948 et la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples de 1981. Ils affirment en plus l’attachement des peuples à l’Unité Africaine et leur engagement à réaliser l’intégration sous-régionale et régionale.
Cette volonté devrait nous amener à poser la problématique de l’éducation à la démocratie.
Devons-nous considérer "une démocratie" ou "des démocraties" ? Nous préférons la notion plurielle de démocratie pour autant que toutes les actions privilégient le peuple sensé être la seule source de légitimité et le bénéficiaire exclusif de toute action des pouvoirs.
Dans l’optique d’une démocratie pluraliste, l’école devrait être le principal creuset de par son fonctionnement notamment son règlement intérieur assimilable à une constitution en miniature.
Faut-il rappeler ici les multiples recommandations de l’ONU, de l’UNESCO, de l’OUA, invitant les Etats Membres à promouvoir les Normes Internationales de Droits de l’Homme par l’Enseignement.
Faut-il rappeler ici l’article 34 de la Constitution de la République du Niger qui stipule que: "l’Etat a le devoir d’assurer la diffusion et l’enseignement de la Constitution ainsi que les droits de l’homme et les libertés fondamentales".
L’Education à la Démocratie à l’Ecole formelle devrait commencer par l’apprentissage de la gestion de la "chose commune" l’exercice de la responsabilité, le respect de l’autre dans ses opinions et la tolérance.
L’Education à la Démocratie ne doit être l’affaire des seules écoles formelles; elle doit aussi concerner la société civile dans son ensemble (ONG, Media communautaires, organisations de masses, leaders d’opinion, sages, dirigeants des confessions religieuses etc...) et l’usage des langues nationales est fondamental afin de toucher le plus grand nombre possible de citoyens.
L’Education à la Démocratie ne doit en aucun cas nous amener à perdre de vue les valeurs culturelles positives de l’Afrique au risque d’aboutir à des conséquences tragiques.
L’Education à la Démocratie est-elle aussi une sorte de comportement quotidien et généralisée: elle doit commencer dans la cellule familiale, dans les rapports entre l’épouse et l’époux, entre les parents et les enfants, entre les enfants eux-mêmes et elle doit se prolonger après l’école dans les lieux de travail avant les urnes!
L’Education à la Démocratie en Afrique doit aussi toucher les messages à véhiculer pendant les campagnes électorales et le comportement après le verdict des urnes. |