Centre international de formation pour l'enseignement des droits de l'homme et de la paix


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19ème SESSION INTERNATIONALE DU CIFEDHOP

Le dialogue des cultures: L’éducation aux droits de l’homme contre le racisme
et pour l’apprentissage du vivre ensemble

I. PRESENTATION


Le Centre international de formation à l'enseignement des droits de l'homme et de la paix (CIFEDHOP) est une fondation créée en 1984 par l'Association mondiale pour l’Ecole instrument de paix (EIP), organisation internationale non gouvernementale dotée du statut consultatif auprès du Conseil économique et social des Nations Unies (ECOSOC), de l’UNESCO, de l'Organisation internationale du Travail (OIT), de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples et du Conseil de l'Europe. Le Président du CIFEDHOP est M. Guy-Olivier SEGOND, Conseiller d’État, chargé du Département de la santé et des affaires sociales de la République et Canton de Genève.

La dix-neuvième Session internationale de formation à l’enseignement des droits de l’homme et de la paix s'est tenue à Genève du 8 au 14 juillet 2001, sous les auspices du Département fédéral des affaires étrangères.

Le CIFEDHOP organise, chaque année à Genève, une Session internationale de formation à l'intention des enseignants et des spécialistes de l'éducation aux droits de l'homme. La Session est divisée en deux sections linguistiques (française et en anglaise). La session est un lieu unique au monde où éducateurs, enseignants, pédagogues, responsables d'ONG, experts gouvernementaux et non gouvernementaux ont la possibilité de se rencontrer et d'échanger en vue de développer des savoirs et des pédagogies visant à la promotion et au respect des droits et des libertés fondamentales.

Le CIFEDHOP tient également des sessions régionales et nationales de formation en Afrique, en Amérique du Nord, en Europe de l'Ouest et de l'Est ainsi que dans le monde arabe. La diffusion des travaux relatifs aux Sessions internationales et régionales est assurée par la publication des Collections Thématiques et Perspectives régionales. Le cadre conceptuel du thème annuel de la Session internationale est exposé sous forme d'analyse dans Les dossiers du CIFEDHOP.

II. STRUCTURE ET OBJECTIFS DE LA SESSION

La structure de la Session internationale de juillet 2001 comportait les deux volets complémentaires suivants :

1. une analyse juridique et socio-éducative de la problématique du dialogue des cultures, de la lutte contre le racisme et de l’apprentissage du vivre ensemble ;
2. des approches pédagogiques et des supports didactiques visant à l'intégration des notions de paix, de droits de l’homme et de citoyenneté démocratique dans les activités d'apprentissage que les enseignants proposent aux élèves.

Ces travaux visent par ailleurs à faire comprendre l'importance des instruments internationaux relatifs aux droits de l’homme et à rappeler que l'école, en tant qu'institution en pleine mutation, demeure un lieu privilégié d’apprentissage du vivre ensemble et de reconnaissance du pluralisme culturel.



III. PROGRAMMES

Les deux programmes - francophone et anglophone - ont comporté 38 heures de cours incluant des présentations audiovisuelles, des ressources éducatives en ligne, des évaluations de matériels pédagogiques, des jeux, des ateliers, des groupes de travail et d’une visite à l’ONU. Des réunions informelles se sont tenues en soirée, notamment le jeudi soir où les participants ont présenté leurs activités. L’objectif de cette rencontre était de les inviter à s’inscrire dans le réseau du CIFEDHOP et de leur présenter le site WEB de l’EIP-internationale.

Les sections francophone et anglophone ont comporté des programmes distincts, mais inspirés du même thème (voir programmes à l’Annexe I.1). Cependant, quelques plages d’activités communes aux deux sections furent aménagées de manière à favoriser des échanges inter-linguistiques, notamment, les matinées des lundi 9 juillet, mercredi 11, vendredi 13 et samedi 14 juillet pour l’évaluation générale de la Session. La 19ème Session a été inaugurée au Château de Bossey le lundi matin 9 juillet par Mme Martine BRUNSCHWIG GRAF, Cheffe du Département de l’instruction publique de la République et canton de Genève; M. Frej FENNICHE, Bureau du Haut Commissariat aux droits de l'homme, ONU, Genève; Mme Monique PRINDEZIS, Directrice du CIFEDHOP.


IV. ELEMENTS DE PROBLEMATIQUE

La persistance du racisme

Le racisme ne connaît pas de frontière. Il se répercute à l’échelle mondiale, mais l'humanité, comme l’a dit un jour Martin Luther King, ne peut plus tolérer d'être tragiquement clouée à la nuit sans étoiles du racisme et de la guerre. Toutes les preuves scientifiques avancées à ce jour n’ont pas suffi à éradiquer le racisme dans les esprits ni à en prévenir les effets souvent dramatiques comme le montre la triste réalité de conflits récents. A côté de ces drames, s’expriment souvent aussi au quotidien des formes de racisme rampant, plus difficile à débusquer dont les effets discriminatoires entraînent leurs victimes sur le chemin de l’exclusion. L’école ne peut ignorer ce phénomène ou faire comme s’il n’existait pas. Il faut donc s’employer à bien en cerner les manifestations pour pouvoir ensuite agir pour le contrer.

Un chemin parsemé d’obstacles

Jean Piaget, à l’époque où il dirigeait le Bureau international d’éducation, avait proposé que la communauté internationale s’emploie à réaliser et à diffuser un manuel d’histoire universelle qui mettrait l’accent sur les grandes réalisations de l’humanité. Son projet échoua en raison de l’opposition qu’il suscita de la part des États. Plus tard, le fondateur de l’EIP, Jacques Mühlethaler, proposa que l’on révisât les manuels d’histoire tant il fut consterné des idéologies nationalistes et discriminatoires qu’ils véhiculaient et qui ont conduit à la négation de l’Autre et à la guerre. Encore aujourd’hui, dans nombre de pays, l’histoire enseignée aux enfants leur apprend à se méfier de ce qui leur est différent.

Pour une école ouverte sur le monde

Montrer que le racisme est un préjugé constitue le premier chantier des éducateurs et, comme l’a écrit le généticien Albert Jacquard, la notion de "race" elle-même est scientifiquement sans fondement. Les recherches des vingt dernières années sur l’ADN ont d’ailleurs montré qu’en moyenne 99,9 pour cent des caractéristiques génétiques de tous les humains sur terre sont identiques et que la différence de couleur de peau est attribuable à l’adaptation, au cours de l’histoire, de l’humain à des environnements variés.

L’éducation interculturelle invite au dépassement de soi et permet de découvrir la différence sans pour autant percevoir celle-ci comme une menace. Plusieurs pratiques pédagogiques dans ce sens ont été proposées aux participants lors de cette Session internationale de manière à en favoriser l’appropriation et l’adaptation selon les contextes divers dans lesquels elles peuvent s’appliquer.
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